Sculpture en Corail-Mara
Magnifique sculpture en corail de l'artiste Vaiere Mara. Né à Rurutu dans l'archipel des Australes, cet artiste moderne fut le premier artiste moderne de Polynésie. Ses nombreuses œuvres sont présentes un peu partout sur la planète et les plus grands nom de la culture ont rendu hommage à cet artiste
Les chimères de Mara sont des créatures féminines fantastiques qui, bien qu'elles pourraient s'inscrire dans la tradition homérique, appartiennent en réalité aux légendes polynésiennes, où les mokorea sont souvent mentionnées. Les mokorea vivaient dans des grottes et ne se coupaient jamais les ongles. Mara les dépeint comme des rêveuses. Parfois, leurs bras sont sculptés, parfois c'est la forme naturelle du bois qui fait office de bras. Souvent, les chimères de Mara n'ont aucun membre, juste un visage prolongé d'un tronc fantomatique.
Ses vahinés en corail affichent toujours des traits harmonieux, des formes généreuses et un air calme, tandis que ses chimères en bois relèvent d'un art plus tourmenté, emporté hors de toute mesure. Ces chimères présentent des traits anguleux, des formes éclatées, une ossature plus qu'un corps. Elles appartiennent à un monde flottant, en suspens, des possibilités, des esprits chuchotant aux oreilles des rois, des héros et des voleurs. Habitantes des brumes fantastiques, elles incarnent le vent, la houle et la brousse épineuse des récifs. Elles sont le fruit de la contemplation intérieure d'un homme avant qu'il ne tourne son regard vers l'extérieur. Un homme poussé par un besoin impérieux de mettre de l'ordre dans le chaos.
Bien que ces chimères ressemblent souvent à des créatures aquatiques, elles peuvent également prendre l'apparence de femmes oiseaux. Mara en produisit un grand nombre. La signification spirituelle de ces chimères est profonde mais n'est que partiellement perceptible. On doit faire appel à notre intuition pour en saisir une vague idée. Ces masques ne sont que frémissements et sensations. Le Polynésien Mara appréciait les accidents pittoresques. Pendant ses longues heures de travail à dégrossir la matière, il voyait se dessiner mentalement des paysages flottants qu'il imprimait dans ses créations.